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Corté, une université "française" ? par Michel Leca - 23/6/2010

Le vendredi 18 juin 2010, Corse-Matin a publié une interview de Madame Mattea Piferini, secrétaire nationale du STC Corte-Centre Corse, concernant l'université de Corse.
Madame Piférini s'y montre très critique envers la gestion de cette université.
Elle précise: "Selon nous, il est évident que l'università fonctionne comme une université française en appliquant à la lettre la politique de Sarkozy.
Elle est devenue une simple université française en Corse en perdant sa vocation originelle.
Aujourd'hui l'università di Corsica ne sert qu'à former les élites de la nation française.
Les propos du recteur sont l'illustration parfaite d'une vision commune entre Nicolas Sarkozy et Antoine Aïello pour l'avenir de notre università, qui se voulait être une structure d'émancipation du peuple corse, proche de sa jeunesse.
Une jeunesse que l'on veut aujourd'hui normaliser. Et cela, pour un syndicat nationaliste révolutionnaire qu'est le STC, c'est inacceptable."


Nous avons du mal à comprendre quelle est la différence entre une université corse et une université française.
A notre connaissance, une université a pour vocation de diffuser le savoir accumulé par l'espèce humaine, quelle que soit les nationalités, les races ou les systèmes politiques.
Le mode de fonctionnement d'une université est dicté par des impératifs de saine gestion, dont on ne voit pas comment ils pourraient être différents en Corse ou en "France".
Les "élites de la nation française" qu'est sensé produire l'université de corse devraient pouvoir être utiles même en corse, tant il est vrai que les individus compétents peuvent travailler n'importe où.
Quant à dire que la vocation originelle de l'université de corse était d'émanciper la jeunesse corse, cela constitue une insulte envers les fondateurs qui voulaient au contraire que les jeunes corses puissent bénéficier des connaissances accumulées par la nation française, afin de les utiliser au mieux du bien de la Corse.
La vocation "révolutionnaire" du STC semble bien ringarde aujourd’hui, après qu’on ait vu ce qui a résulté des révolutions universitaires des années 68: baisse du niveau de l’enseignement, sortie des jeunes sans qualification, recherche universitaire en berne.
Il nous semble qu’un syndicat devrait se cantonner à son rôle de défense des travailleurs et ne pas se mêler de tout ce qui concerne la formation des jeunes, pour laquelle il n’est pas compétent.

Michel Leca
Docteur en Sciences physiques
Ancien enseignant à l’université de Corse